En finir avec les idées fausses sur les métiers manuels et l'artisanat
À l'heure où nous devons transformer nos modes de consommation, dynamiser nos territoires et repenser les apprentissages, nous devons redonner leur juste place aux savoir-faire manuels.
« L’apprentissage, c’est une voie de garage »
« Les artisans ne sont pas innovants »
« Nos savoir-faire seront pillés par la Chine »
« Être artisan, c’est être seul dans son atelier »
« La transition écologique, c’est pas du bricolage »
La place que nous donnons au travail manuel et à l’artisanat dans nos vies, et dans notre société, est loin d’être anodine. Cloisonner les métiers manuels à un unique enjeu de patrimoine et de préservation de nos savoir-faire, comme ce fut le cas lors des réparations de Notre-Dame de Paris par exemple, est une aberration. Entre les images d’Épinal et le discours chauviniste, la réalité des métiers manuels se retrouve gommée. Pourtant, ils représentent des leviers essentiels pour construire le monde de demain. Valoriser les savoir-faire manuels, c’est offrir à la jeunesse une nouvelle manière de s’épanouir à l’école et dans la vie professionnelle, c’est stimuler la vie sociale et économiques des territoires, mais c’est aussi un moyen de favoriser la transition écologique en changeant nos modes de consommation et notre rapport au monde.
Note aux lecteurs et lectrices :
Dans le chapitre 35, « L’artisanat n’a pas sa place dans les musées » (pages 183-188 du présent ouvrage), entretien de Julia Ferloni et Ariane Vitou, les notes de bas de page ont été retirées par erreur du fichier mis en page. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour cette omission. Vous les trouverez ici, faisant suite à la phrase du texte à laquelle ces notes étaient rattachées :
- Page 184, « La question du savoir-faire, de sa monstration et de sa transmission est affaire d’écomusées, de musées de société ou de musées techniques. » : Voir le site de la Fédération des écomusées et musées de société (FEMS) pour la définition des écomusées et musées de société.
- Page 184, « L’invisibilisation de l’artisanat déjà dénoncée par William Morris à la fin du XIXe siècle se poursuit encore aujourd’hui. » : William Morris, Arts & Crafts, 1889.
- Page 185, « certaines spécificités de conservation des collections n’appartenant pas au registre des beaux-arts et conservées dans d’autres types de musées comme les collections liées aux muséums d’histoire naturelle ou aux musées de société. » : Dans les muséums d’histoire naturelle, les collections sont périssables, ce qui implique dans certains cas de pouvoir manipuler les objets et effectuer des recherches. Or avec la loi Musée, un objet du XVIIIe siècle ne peut ni être touché ni donner lieu à des prélèvements s’il est entré dans l’inventaire de l’institution.
- Page 185, « Avec la Révolution française qui a souhaité en faire un musée pour éduquer le peuple, le Louvre devient un trésor national mais aussi un lieu d’apprentissage pour les artistes. » : Dominique Poulot, Musée, nation, patrimoine, 1789-1815, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des Histoires, 1997.
- Page 185, « George-Henri Rivière, l’un de ses créateurs avec Hugues de Varine, a ainsi œuvré pour que l’artisanat en tant que processus de fabrication soit reconnu dans les musées. » : Hugues de Varine, « L’écomusée », Gazette, vol. 11, n °2, p. 29-40 ; « L’écomusée : Un mot, deux concepts, mille pratiques », Mus-A, Revista de los museos de Andalucia, n °8, 2007, p. 19-29.